Leader de la lutte centre I'arreté-anti-mendicité
de Jacques Peyrat, figure de proue des sans-papiers, I'avocat
Joseph Ciccolini dirige (l'association Le Bien public.
les rangs de la Résistance.
Puis donne naissance au journal du PC, Le Patriote. Clandestin
et quotidien, il parait au grand jour a la Libération
et devient hebdomadaire en 1967. Quand, dix ans plus tard,
la France municipale de droite tremble sous la vague rose,
en 1977, c'est toujours un communiste, Charles Caressa, qui
menace - a 900 voix près - le tout-puissant Jacques
Médecin. Jusqu'en 1998, seuls les communistes, a gauche,
arrivaient à pénétrer la citadelle du
conseil général, détenant 4 des 52 sièges.
Aujourd'hui encore, a l'est de Nice, sur les bords du Paillon,
surnommes la «vallée rouge », ils contrôlent
une douzaine de communes (sur 163 au total dans les Alpes-Maritimes),
alors que les socialistes n'ont jamais réussi à
en arracher plus de deux a la droite. Mais, ici comme ailleurs,
en dépit d'une véritable «position dominante
», les communistes, efficacement relayes dans la rue
par la CGT, ont perdu de leur superbe. Leur hebdomadaire n'a
plus que la moitié de ses lecteurs et un tirage de
12 000 exemplaires.
Depuis l'OPA de l'extrême
droite sur la ville, au début des années 90,
une nouvelle espèce de militants a donc pris le relais.
Hier centre I'arrêté anti-mendicité ou
le financement sur fonds municipaux des obsèques de
Médecin, aujourd'hui face aux prises de position en
faveur des «valeurs chrétiennes » du maire.
Vigilants, attentifs, ils animent, en surface, manifs (6000
personnes centre «le gras blond avec une idée
noire », le 9 mars 1997) et débats intitules
«café de la democraticie ». De surcroît,
les amis de Teresa et les républicains de «cicco
» disposent en sous-sol de relais en mairie et au palais
de justice, ou on les informe des dérapages verbaux
des élus et des dysfonctionnements judiciaires de la
ville. « Nous faisons un marquage a la culotte »,
resume Ciccolini.
B.A.
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